Merci Kodak

Inconnu des jeunes photographes, la Kodachrome évoque un glorieux passé photographique pour les plus de 40 ans.

Mes copains et moi faisions généralement des photos en noir et blanc, parce que ce n’était pas cher, qu’on pouvait faire les développements soit même et surtout, on voulait s’identifier à Jeanloup Sieff ou Ralf Gibson.

De temps en temps, quant le porte monnaie le permettait, j’achetais une Kodachrome livrée avec son sachet hermétique pour l’envoi au laboratoire de développement. Chargée dans dans mon Canon TLB, j’étais assuré d’avoir des couleurs vives presque saturées. Vu le prix dispendieux de la 36 vues, je goûtais mon plaisir à chaque déclenchement, en prenant mon temps pour trouver les sujets, ajuster le cadrage. Arrivait malheureusement le moment où mon pouce armait la dernière vue, provoquant le bloquage du levier retenu par la tension du film fixé au fond de la bobine.

En 1975, les appareils photos étaient modernes et novateurs, ils représentaient le meilleur de la technologie, nous rêvions des Nikon F et Canon F1 exposés dans la vitrine des magasins spécialisés.

Aujourd’hui, c’est encore la même histoire, mais le numérique a remplacé l’argentique, l’achat dématérialisé a balayé le magasin de quartier.

Mais que ce soit en 1980 ou 2015, la photo est toujours le même médium. Expression, témoignage… l’image supplante une technologie qui n’est qu’au service de notre imaginaire.

Des photographies cadrées en format carré. Images actuelles et à la fois intemporelles, tout en couleurs exacerbées, avec grain et léger vignettage, un univers qui a du mal à me lâcher. 

Mes émotions sont en rapport aux sujets et aux lieux. La côte anglaise, Londres, l’Allemagne, Cherbourg, le Cotentin, une île battue par le vent, mes amis, ma famille, des inconnus.

Des sujets simples et communs, traités avec une pointe de nostalgie. Des fois, ça fait du bien la nostalgie. 

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